Chronique dans La Révolution prolétarienne de juin 2015 de Joe Hill. La création d’une contre-culture ouvrière et révolutionnaire aux États-Unis
Né en Suède, immigré aux Etats-Unis en 1902, militant de base et songwriter des Industrial Workers of the Word (IWW), le syndicat révolutionnaire d’outre-Atlantique fondé en 1905, Joe Hill (1879-1915) milita pour faire émerger une contre-culture ouvrière révolutionnaire. Mais il fut victime de la classe dominante américaine et d’une justice résolue à se débarrasser d’un opposant aussi encombrant que populaire, à l’instar des martyrs de Chicago ou de Sacco et Vanzetti. Mais le personnage a survécu dans la mémoire collective grâce à des chanteurs contestataires comme Paul Robeson, Pete Seeger ou Joan Baez et, au-delà, à toute une contre-culture contestataire qui perdura sous la cendre durant des décennies jusqu’à son retour inattendu sur le devant de la scène au cours des années 1960.
Dans ce livre foisonnant au ton très personnel, l’auteur ne propose pas une histoire des IWW, qui reste selon lui à écrire. Mais, à partir de la biographie de celui qui en fut tout à la fois un symbole et un martyr, il réussit « une véritable œuvre d’amour » en assemblant « les bribes de la vie itinérante de Hill [en les reliant] entre elles et aux IWW et à l’ensemble de la culture politique radicale du xxe siècle », selon Loren Goldner.
C.J.