L’Horizon argentin
Petite histoire des voies empruntées par le pouvoir populaire. 1860-2001
Décembre 2001…
Les médias diffusent – horrifiés – les images du peuple argentin en
pleine explosion sociale et populaire lors des journées du 19 et 20
décembre 2001.
El Argentinazo nous a marqué à la fois parce qu’il constitue la
première des grandes crises du nouveau millénaire mais aussi parce
qu’il a remis au goût du jour des pratiques qui semblaient s’être
perdues face aux assauts du libéralisme : Les assemblées générales
de quartier, le troc, la récupération et l’autogestion d’entreprises
par leurs travailleurs, l’action directe, etc., semblaient avoir été
mis au placard définitivement.
Pourtant, l’Argentine est de ces pays, à l’instar de l’Espagne, qui
ont été fortement marqués par des pratiques directement issues du
riche et foisonnant mouvement anarchiste des XIXe et Xxe siècles
même si, aujourd’hui, les anarchistes argentins ne sont toujours pas
« un sur cent »…
Comment expliquer le succès de toutes les « nouvelles » pratiques
post-2001 : autogestion, démocratie directe, action directe, volonté
d’autonomie dans le champ populaire, etc. ?
C’est ce que s’attache à prouver ce livre sur les cent quarante
dernières années de l’histoire de ce pays. Parce que les historiens,
anthropologues ou auteurs, qui ont pris le parti de raconter
l’histoire de la classe ouvrière, des rebelles et des pirates, des
idéalistes et des esclaves, n’ont pas taillé leur plume hier et
s’acharnent toujours à prouver que les peuples n’ont eu de cesse de
contester les Empires et d’écrire leur propre histoire. La
persistance des pratiques horizontales en Argentine est, de ce point
de vue, exemplaire.