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Loin des Censiers battus, la revue de presse

- À Contretemps, n° 29, janvier 2008, pp.26-27

Le printemps 2006 fut un beau printemps, de ceux qui ponctuent l’histoire sociale juste avant le temps des cerises. Massif, inventif et joyeux, le mouvement anti-CPE resta, c’est sûr, confiné, pour l’essentiel, à la jeunesse scolarisée, mais il ouvrit quelques brèches dans la muraille du mépris et
du consentement.

Ce qu’il demeure de l’histoire sociale, c’est ce que transmettent ceux qui la font. D’où l’intérêt de ce recueil constitué de témoignages des acteurs de ce mouvement à l’université Paris III-Censier - étudiants, enseignants et personnel IATOS - et enrichi de divers documents - comptes rendus d’AG, tracts, photos, extraits de forums sur Internet. On sent pointer, à travers ces pages, cette essentielle dimension de « rêve général » que porte tout mouvement parti des profondeurs de l’humiliation. On comprend aussi qu’il s’agit toujours, pour ceux qui s’y jettent, de reprendre possession de leur propre vie. « Dans notre université, écrit Daniel Pinós en préfaçant finement cet ouvrage, les personnels ont su s’organiser de façon autonome, avec détermination politique et humour, en créant des réseaux de
lutte et d’entraide, sans leader, organisés à la base et en démocratie. » La preuve est dans ce livre, qu’il faut lire et méditer, ne serait-ce que pour se convaincre que nulle fatalité n’est définitive. Avec le temps, va, tout revient.

- N’Autre école, n° 16, automne 2007

Nous avions invité les militants de la section CNT de Censier à venir présenter leur action dans le précédent numéro de N’Autre école. À cette époque, ils mettaient la touche finale à leur ouvrage sur le mouvement du CPE. Analyses, récits, témoignages, table ronde, réponse à des questionnaires... les formes empruntées par ce livre sont aussi diverses que les points de vue exprimés.
Quelles que soient leurs appartenances syndicales ou politiques, on retrouve tous les acteurs de ce mouvement sur la fac de Censier, l’une des plus mobilisées (la banderole Sauvons nos droits du cortège de la fac aura même droit à la Une du Times  !).
Et même en 250 pages il est impossible d’épuiser toutes les questions soulevées par la lutte contre le CPE et la loi dite d’égalité des chances.
Le mérite de ces contributions est non seulement de nous replonger
dans la « chaude » ambiance du printemps 2006 mais surtout de
renouer les fils entre les émeutes de l’automne 2005 et les mobilisations
pour les étudiants étrangers à partir de l’été 2007. La lutte anti-CPE
apparaît alors comme un de ces rares moments où une génération prend conscience de sa puissance et de la force de ses rêves.
Avec cet ouvrage, cette lutte a sa mémoire. Une démarche à saluer (et
à encourager en achetant le livre) et sur laquelle nous reviendrons dans nos prochains numéros.

* **

- N’Autre école n° 15, entretien avec la section CNT Censier, n° 16, automne 2007

Bien qu’il occupe une place importante dans notre fédération, le secteur « supérieur-recherche » de la CNT a rarement été évoqué dans nos colonnes. Si les spécificités de ce secteur sont nombreuses, l’objectif reste le même : lutter pas à pas pour un autre futur. Rencontre avec la section CNT de la Sorbonne nouvelle.

Comment est née la section ?

La section CNT de la Sorbonne nouvelle – Paris 3 est née en 2003. Elle est née à la BIULO (Bibliothèque interuniversitaire des langues orientales), qui dépend de Paris 3. Elle n’était, au départ, constituée que de 4 personnes. Fin 2004, deux techniciens (IATOS de Censier) ont rejoint la section. À la suite du mouvement contre le CPE et la précarité, une ingénieur documentaliste et une maître de conférences nous ont rejoint, de même qu’un IATOS provenant du CROUS. Il y a quelques jours, deux étudiants sont venus grossir nos rangs. Tous les adhérents sont à jour de leurs cotisations. Nous avons conscience du fait que rien n’est possible au niveau fédéral et confédéral sans l’apport financier des syndiqués.

Quelle est son implantation ? Sa composition ? Ses particularités ?

La CNT est aujourd’hui bien implantée à la BIULO et à Censier. Contrairement aux autres sections du secteur sup-recherche, la section de Paris 3 est composée majoritairement par des IATOS et des personnels des bibliothèques. Mais, conséquence de notre combativité durant la lutte contre le CPE, nous avons de nombreux sympathisants chez les étudiants et les profs qui militent à nos côtés au sein du Collectif P3 qui regroupe depuis juin 2006, les étudiants, les profs et les IATOS (syndiqués et non-syndiqués) ayant combattu le CPE et la loi d’inégalité des chances.

Vous avez commencé à apparaître sérieusement avec la lutte contre l’évaluation/notation. Peux-tu nous parler des enjeux de cette lutte ?

La première apparition publique de la CNT eut lieu en mars 2005 lors d’une Ag d’information du personnel à propos de l’évaluation/notation, que voulait nous imposer le ministère de l’Éducation et la direction de notre université. L’évaluation/notation c’est l’introduction de la logique de rentabilité comme dans le privé, l’arbitraire qui devient la règle si ta tête ne revient pas à ton chef, l’ancienneté acquise remise en cause, l’impossibilité d’évoluer dans une carrière, la fin de l’égalité de traitement, l’individualisation qui vise à briser toute solidarité en nous mettant en concurrence. Les semaines précédentes, une entreprise de communication spécialisée appelée à la rescousse par notre président (et grassement payée !) avait eu pour mission de vendre le projet via des réunions d’information. Pendant ce temps nos hiérarques recevaient des cours de la même société pour évaluer nos compétences. À la surprise générale, les militants de la CNT sont apparus au grand jour durant l’Ag en distribuant un tract appelant au boycott des évaluations/notations et en prenant part très activement aux débats. Alors que les syndicalistes-maison (SGEN-CFDT, CGT et FO) n’avaient rien prévu, nous avons proposé qu’un vote soit organisé immédiatement. L’ensemble de l’Ag des IATOS a voté contre l’évaluation/notation (pas une voix pour !). Devant cette unanimité, le SGEN-CFDT a alors proposé de présenter, au nom de l’Ag, au Conseil d’administration une motion demandant le gel du projet. Ce qui fut fait et le gel fut décrété.
Pourtant en septembre 2006, par une lettre du président, nous étions informés du fait que le processus d’évaluation allait reprendre et qu’il devait s’achever au plus tard le 10 décembre. Rapidement, la section CNT a mobilisé toute son énergie pour l’empêcher. Militants au sein du Collectif P3, en novembre dernier, nous avons proposé à celui-ci d’organiser une Ag (les autres syndicats, hormis le SNASUB, jugeaient inutile d’organiser une Ag). À l’unanimité, les personnels se sont prononcés contre l’évaluation et nous avons rédigé une motion pour demander au Conseil d’administration de geler à nouveau le processus. Un semblant de conciliation fut organisé par le secrétaire général de l’université qui convoqua tous les syndicats, sauf la CNT, afin de trouver un débouché à la crise. C’est alors que le Président décréta que ce n’était pas une affaire concernant l’université et que nous devions directement contester le processus auprès du rectorat. Ensuite, le Collectif P3 et la CNT furent les seuls à lancer un appel au boycott des évaluations en joignant à leur tract une lettre-type informant notre hiérarchie de notre refus de participer aux entretiens d’évaluation.
L’évaluation sera mise en place secteur par secteur avec plus ou moins de bonheur selon les services. À ce jour, alors que la campagne d’évaluation devait s’arrêter avant le 15 mars, dans certains services, aucune fiche de poste n’a été envoyé, certains responsables refusent d’évaluer leur personnel, dans d’autres c’est la totalité des salariés qui refusent les entretiens. Selon l’administration, 50 % des personnels n’auront pas été évalué cette année. Si c’est exact, P 3 aura été la seule fac à s’être massivement opposé aux mesures du ministère, et nous pouvons dire que dans cette bagarre la CNT aura eu un rôle déterminant…

Peux-tu nous expliquer comment vous avez été largement à l’initiative, au sein des personnels, du mouvement anti CPE-CNE-LEC ?

Le 26 février 2006, à l’initiative des militants étudiants de l’UNEF et de la FSEUL, le blocage de Censier fut organisé. C’était un vendredi. Dès le lundi, nos militants associés aux personnels des bibliothèques du SNASUB appelaient à une Ag des personnels pour rejoindre la lutte. Quant aux autres syndicats, au mieux ils traînèrent des pieds, au pire ils tentèrent de freiner le mouvement dès son démarrage. L’Ag regroupa de nombreux participants, profs et IATOS enfin réunis. Nous décidâmes de nous associer dans la lutte avec les étudiants, de participer au blocage de l’université et de créer des commissions du personnel : information-communication, défense des personnels grévistes, animation du campus… Tous les militants CNT se sont impliqués dans ces commissions de façon très active. Soucieux de voir l’unité d’action prendre le pas sur les querelles, nous avons à plusieurs reprises évité d’entrer en conflit ouvert avec les syndicats qui s’opposaient à la grève ou avaient une attitude démobilisatrice.
En plein mouvement, c’est toujours à l’initiative de notre section, qu’a été décidé de convoquer les personnels d’autres universités à une Ag, à Censier, afin de créer une Coordination interuniversitaire des personnels en lutte. Une manif des personnels fut organisée devant l’Assemblée et d’autres Ag regroupant des personnels venant de toute la France eurent lieu à Censier. La confrontation des expériences, des points de vue, la démarche commune et l’autonomie du mouvement furent au centre de tous les débats.
Par-delà la victoire d’étape remportée contre les tentatives de précariser encore plus le travail, cette lutte a forgé un état d’esprit combatif qui a permis de regrouper les animateurs du mouvement au sein du Collectif P3, des affinités sont nées entre les individus, le combat s’est porté sur d’autres problèmes. Un journal Mordicus est publié régulièrement. La section CNT assume une grande partie des tâches liées à cette publication. Le collectif regroupe des syndiqués du SGEN, du SNASUB et du SNESup non alignés sur leur confédération, et de très nombreux non-syndiqués qui ne manquent pourtant pas d’expérience politique. Anti-autoritaires et libertaires, certains d’entre eux sont très proches de nous, franchiront-ils le pas et vont-ils nous rejoindre ? Le plus important c’est d’avoir une même pratique reposant une conception non figée de la lutte, sur l’autonomie des mouvements sociaux, sur la prise en charge collective des responsabilités. La CNT, dans ce mouvement, se trouve comme dans un poisson dans l’eau, elle se sait appréciée par les militants du collectif, haïe par d’autres qui ne nous pardonnent de jouer depuis 2005 les troubles fêtes dans l’océan de conformisme qu’était devenue la Sorbonne nouvelle.

Comment la section vit-elle la suite de ce mouvement, qu’est-ce que cela à changer  ?

La suite du mouvement a donné naissance en juin 2006 à la création du Collectif P3 et du RUSF (Réseau universités sans frontières). Je viens d’évoquer la naissance du Collectif P 3. En juin, alors que les médias focalisaient sur RESF et ses actions, à l’initiative du GISTI est née l’idée de créer au niveau national une structure jumelle de RESF, les RUSF. La section CNT a soutenu immédiatement l’initiative, en s’impliquant avec d’autres militants de la confédération dans ce réseau. La conférence de presse de présentation du RUSF, au niveau national, eut lieu à Censier sur proposition de notre section. C’est un de nos militants qui intervint à la tribune pour présenter les objectifs du RUSF. La CNT fut à l’origine de la création de la section RUSF de Paris 3. Une de nos militantes en est la coordinatrice.
À la fin 2006, les camarades de la section travaillant à la BIULO, ont permis aux vacataires de s’organiser en collectif afin de refuser les propositions de contrat que leur faisait leur direction. Ces contrats étaient revus à la baisse en ce qui concerne la durée, les salaires et les congés. Grâce à l’action vigoureuse des vacataires, soutenus par notre section, la directrice a reculé et revu les contrats. L’implantation ancienne de la CNT à la BIULO, la présence de notre secrétaire dans la place, son écoute attentive et ses capacités organisationnelles ont fait le reste. Ce qui prouve que nous commes aujourd’hui un interlocuteur incontournable même dans ce genre de négociation
Aujourd’hui, nous sommes mobilisés en compagnie du Collectif P3 et de certains syndicats contre un projet de fusion entre Paris 3 et Paris 4 qui visent à reconstituer la Sorbonne historique, un «  grand pôle d’excellence au cœur de Paris  ». Dixit notre président. L’heure est désormais aux glorieux regroupements, la France éternelle se doterait enfin des grandes Universités que mérite son renom international. Un pôle d’excellence qui nous fait froid dans le dos, 40 % de nos personnels sont précaires (profs et IATOS), une grande partie d’entre eux seraient mises en danger, de nombreux postes dans les deux universités (enseignant les sciences humaines) seraient en doublon, des titulaires risquent d’être déplacés vers d’autres affectations. Une telle « structure » ne se mettra pas en place sans économie d’échelle. À terme, ce qui est visé c’est la mise en commun de nombreux personnels, ou, pour reprendre une métaphore chère au ministère, le « dégraissage » d’un certain nombre de services qui feraient désormais double, voire triple emploi. Autant dire que la réduction des personnels administratif et enseignant est indissociable de ce genre de projet.
À la faveur d’une prochaine fermeture pour désamiantage, Paris 3 risque de disparaître. Hélas, nous n’avons que très peu d’informations, hormis une lettre de Jean-Robert Pitte, Président de P 4, invitant son Conseil d’administration à venir discuter du projet de Bernard Bosredon, notre président, pour une fusion des deux Sorbonne. La Sorbonne nouvelle est de nouveau en ébullition, une intersyndicale regroupant une centaine de personnes (étudiants, enseignants et IATOS) vient d’avoir lieu. Dans les prochains jours, une Ag convoquée par l’ensemble des syndicats et des collectifs doit avoir lieu. Elle sera suivie par une Ag convoquée, elle, par notre Président.
Un autre projet « Paris Universitas » a pour objectif de mettre l’accent sur la recherche de haut niveau. Il s’agirait d’un regroupement comprenant entre autres les universités P 2, P 3, P 4, P 6, P 9 et ENS. On peut craindre que cette attention rhétorique portée exclusivement sur la Recherche ne soit le cache-misère élégant d’un amoindrissement des enseignements. P 3, seule université littéraire, sera plus en danger que les autres. Ce projet de fusion préfigure la privatisation des universités de demain. Mais nous nous battrons contre elle avec acharnement.


Comment « travaillez »-vous avec les salariés ? Avec les autres syndicats et les syndiqués ?

Nos rapports avec les salariés sont bons. Notre organisation est reconnue comme un syndicat de combat, sans compromissions avec le pouvoir et nous sommes en général appréciés. De nombreux salariés viennent à notre rencontre pour nous demander des informations sur leur contrat, leurs conditions de travail... Aujourd’hui, tout le monde connaît nos militants. En ce qui concerne les autres syndiqués, nous avons de bons rapports avec une frange des enseignants du SNESup. Elle vient de s’emparer du bureau de la section syndicale et a participé à nos côtés à tous les mouvements depuis le CPE. La difficulté pour eux c’est que le président appartient à leur syndicat ainsi qu’un certain nombre de membres des conseils qui s’opposent à toute tentative de renouvellement. Nous avons de bons rapports avec les adhérents du SNASUB, tous des personnels de la Bibliothèque Sainte-Geneviève et de celle de Censier, et une toute petite minorité du SGEN-CFDT. Tous sont membres du Collectif P3 et nous travaillons très bien ensemble. S’ils nous trouvent parfois trop radicaux, ils reconnaissent notre réactivité et nos capacités organisationnelles ! Enfin, il y a les syndiqués de FO et de la CGT, un tantinet fantomatiques.

Arrivez-vous à vous coordonner avec les autres sections du secteur supérieur-recherche de la CNT ? Comment participez-vous à la vie syndicale en dehors de P3 ?

La plupart d’entre nous sommes mère et pères de famille, nous avons des activités associatives, voir même des activités au sein de la CNT, qui ne nous permettent pas de nous rendre aux réunions du secteur sup-recherche. C’est donc notre secrétaire qui participe à ces réunions. Il est évident qu’avec la majorité des sections, généralement composées d’étudiants, nous n’avons pas forcément la même façon d’appréhender le militantisme dans l’université. Nous sommes des salariés avec des problèmes spécifiques liés à nos conditions de travail, à nos salaires, mais ce qui nous rapproche des étudiants de la CNT c’est la remise en question du système éducatif et notre projet global de changement de société. Pour cela, il est important que nous confrontions nos expériences avec celles de nos camarades étudiants. Mais parfois, il y a un ordre de priorité dans le choix des terrains de lutte qui fait que nous ne sommes pas au diapason. La preuve, le secteur sup-recherche vient de lancer une campagne sur l’ordre sécuritaire dans les universités qui ne nous mobilisera qu’à moitié parce que nous devons continuer à nous battre contre l’évaluation et le projet de fusion entre les deux Sorbonne. Ce sont des problèmes qui touchent plus les salariés que la bunkérisation du président ou le rajout de nouvelles caméras de surveillance. Je ne veux pas dire par là que la question du tout sécuritaire est moins importante, mais malheureusement nous avons un ordre de priorités.
En dehors de notre militantisme sur le terrain spécifique de l’université ou sur le terrain associatif, certains d’entre nous ont des engagements au sein de la CNT, au sein des «  Temps maudits  », notre revue théorique, au sein des éditions CNT ou au sein du secrétariat international. Cet engagement est important, car il est nécessaire de ne pas séparer la lutte sur le terrain de l’université et la lutte au niveau global. C’est ce qui fait aussi la différence entre la conception du militantisme que l’on a au sein de la CNT et celle que l’on a au sein des syndicats traditionnels. Notre objectif final est la transformation de la société et pour cela nous devons investir tous les territoires où notre action peut être menée, dans et en dehors de notre lieu de travail. C’est ce que nos militants s’appliquent à faire dans des associations et dans des collectifs de soutien  : À toutes les victimes (association de soutien aux victimes de la répression des émeutes de novembre 2005), le GALSIC (Groupe d’appui aux libertaires et aux syndicalistes cubains), Terre et liberté pour Arauco (association de soutien aux Indiens mapuches du Chili et d’Argentine), etc.

Entretien avec Daniel Pinós pour la section CNT - Sorbonne nouvelle
Propos recueillis par François Spinner

- Sur le site Anarlivres

Printemps 2006, des manifestations unitaires de lycéens, d’étudiants et de jeunes salariés se déroulent en France contre la loi pour l’égalité des chances et pour l’abrogation du contrat première embauche (CPE). De nombreuses universités sont totalement bloquée. Deux à trois millions de personnes vont finalement descendre dans la rue et obtenir le retrait du CPE. Certaines caractéritiques du mouvement sont d’importance : implication d’une majorité d’étudiants non-engagés jusqu’alors, mobilisation initiale en dehors des partis et syndicats traditionnels – et, parfois, contre –, organisation autonome par assemblées générales et coordination au niveau national, élargissement dans certaines universités du mouvement au personnel (profs, administratifs, techniciens)… Des acteurs de cette mobilsation à Censier (Paris-III, Sorbonne nouvelle) reviennent sur celle-ci et ont réuni une somme de témoignages, entretiens, comptes rendus de tables rondes et d’assemblées générales, chronologie, extraits de la presse étrangère… pour illustrer l’originalité de cette lutte (autonomie, action directe de blocage, organisation de rencontres-débats au sein de l’université, entre autres) et les leçons à retenir. Très instructif et réconfortant.

 
A propos de éditions CNT-RP
Michel Bakounine, présentation de Frank Mintz, 2006, 72 pages. Ce court livre, le second de la collection « Classiques » des Éditions CNT, rassemble deux textes essentiels de Bakounine, « La politique de l’Internationale » (paru en 1868 dans L’Égalité) et « Organisation de l’Internationale » (publié (...)
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